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Fiche d'informations: la surveillance du dioxyde de carbone (CO2) pour maintenir la qualité de l’air intérieur (QAI)

Hand holding a Co2 Monitor with cloudy sky

D’où provient le CO2 intérieur et pourquoi s’en préoccuper?

Lorsque nous expirons, nous expulsons du CO2 dans l’air. En fait, l’expiration d’un adulte moyen contient 35 000 parties par million (ppm) de CO2. Plus le nombre de personnes présentes dans une pièce est élevé, plus les niveaux de CO2 augmentent rapidement s’il n’y entre pas assez d’air frais.

Des niveaux élevés de CO2 à l’intérieur peuvent provoquer des symptômes comme de la fatigue et des maux de tête. L’augmentation des niveaux de CO2 indique que l’espace n’est pas bien ventilé. Une mauvaise ventilation est également propice à l’accumulation d’autres polluants, comme des particules respiratoires et les virus qu’elles transportent. Par exemple, la COVID-19 se transmet par gouttelettes et voie aérienne.

En raison de la gravité terrestre, les gouttelettes, plus grosses et plus lourdes, tombent rapidement. Les particules respiratoires dispersées dans l’air s’appellent des aérosols. Plus petits et plus légers, ils restent en suspension dans l’air plus longtemps que les gouttelettes. Les virus et les polluants peuvent vivre sur les aérosols selon des facteurs comme la température, le pH, l’humidité et la circulation d’air.

Les espaces intérieurs mal ventilés augmentent le risque de contracter la COVID-19. Soulignons que le relevé d’un capteur de CO2 n’est pas un indicateur direct du risque de contracter la COVID-19. Ce relevé permet plutôt de déterminer s’il faut prendre des mesures simples pour atténuer le risque de transmission, comme ouvrir une fenêtre ou réduire le nombre de personnes présentes dans une pièce.

Quelle est la différence entre le monoxyde de carbone (CO) et le CO2?

Le CO (monoxyde de carbone) est souvent appelé le « tueur silencieux », car ce gaz sans odeur, ni couleur, ni goût peut provoquer des maladies ou la mort. Il est produit par la combustion d’éléments comme le charbon, l’essence, le gaz naturel, le pétrole, le propane, le bois ou le tabac. Les risques liés au CO sont présents toute l’année, mais ils sont plus élevés en hiver lorsque les gens chauffent leur domicile. Les autres sources de CO comprennent les gaz d’échappement des véhicules, les barbecues et les équipements d’entretien du terrain.

Le CO2 est un autre gaz, mais il est produit principalement par l’expiration. On peut réduire le CO2 en augmentant la ventilation et en diminuant le nombre de personnes présentes dans une pièce.

Quelle quantité de CO2 intérieur est acceptable?

Santé Canada a fixé la limite d’exposition à long terme au CO2 en milieu résidentiel (c’est-à-dire dans votre maison) à 1 000 ppm, en moyenne, sur une période de 24 heures. Cependant, il est normal que les niveaux de CO2 fluctuent et on ne s’attend pas à constater des effets graves sur la santé en dessous de 5 000 ppm. Par exemple, si vous surveillez le taux de CO2 dans votre maison, il se peut que les valeurs soient plus élevées si vous organisez une activité sociale avec des amis. L’augmentation du nombre de personnes, les conversations et les éclats de rire augmentent la production de CO2.

L’augmentation des niveaux de CO2 indique que l’air frais n’entre pas en quantité suffisante pour le nombre de personnes présentes. En règle générale, vous devez vous efforcer de maintenir les niveaux de CO2 en dessous de 1 000 ppm, ou idéalement, aussi près que possible des niveaux extérieurs.

CO2 intérieur, en parties par million

  • 600 ou moins : Excellente ventilation
  • 601-800 : Bonne ventilation
  • 801-1 000 : Ventilation adéquate
  • 1 001-5 000 : Mauvaise ventilation
  • Plus de 5 001 : Ventilation dangereuse

L’importance de la ventilation et de la filtration

L’augmentation de la circulation de l’air, l’utilisation de filtres à air et l’élimination des polluants peuvent améliorer la QAI. Une bonne ventilation et une bonne filtration de l’air permettent de réduire le risque de maladie (due à l’expiration qui peut contenir des virus ou des bactéries). La réduction du nombre de personnes présentes dans la pièce permet également de diminuer ce risque. Les dispositifs de filtration de l’air (c’est-à-dire les filtres HEPA, High Efficiency Particulate Air) ne retirent que les particules, pas le CO2.

Installation d’un capteur de CO2

Les capteurs de CO2 doivent être placés sur un mur à une hauteur de 1 à 2 mètres, à bonne distance des fenêtres ou des bouches d’aération, et à au moins 2 mètres des personnes ou des flammes nues. Une fois installé, vous devriez voir les niveaux de CO2 varier grandement lorsque des personnes entrent et sortent de la pièce, ou lorsque les fenêtres et les portes sont ouvertes.

L’écran du capteur de dioxyde de carbone Aranet4 indique des données de mesure. Un excellent niveau de CO2 est inférieur à 600 ppm. Un niveau supérieur à 5 000 ppm est considéré comme une concentration élevée – généralement associée à des plaintes de somnolence et de mauvaise qualité de l’air.

Comment interpréter les niveaux élevés de CO2?

Des niveaux élevés de CO2 peuvent indiquer que la ventilation est insuffisante pour le nombre de personnes présentes, une source potentielle d’autres problèmes de QAI. De nombreux facteurs peuvent influencer les niveaux de CO2, comme :

  • l’âge du bâtiment (peut-être conçu sans tenir compte des besoins de ventilation actuels);
  • la conception du bâtiment (construit pour un usage, mais maintenant utilisé pour un autre);
  • la fonction du bâtiment (peut avoir des fenêtres impossibles à ouvrir pour certaines raisons);
  • la taille du bâtiment (peut ne pas permettre aux gens de se disperser adéquatement);
  • le nombre de personnes présentes dans le bâtiment;
  • les autres sources de CO2 (tabagisme, poêles, appareils de chauffage, chauffe-eau, animaux domestiques, etc.).

Il faut également considérer les points suivants :

  • Les capteurs de CO2 peuvent indiquer une bonne ventilation et un faible niveau de CO2 malgré la présence de polluants dangereux.
  • Il est possible d’éliminer d’autres sources de polluants de l’air intérieur en utilisant les ressources de Santé Canada sur la QAI.
  • Les feux de forêt, la chaleur extrême et d’autres sources de pollution extérieure peuvent modifier la QAI.
  • En présence de pollution extérieure, la filtration de l’air intérieur devient plus importante.

Amélioration de la ventilation et diminution de la concentration de CO2

Si votre capteur de CO2 indique des niveaux élevés, vous pouvez envisager l’une ou plusieurs des mesures suivantes :

  • Réduire le nombre de personnes présentes dans le bâtiment.
  • Éviter les activités vigoureuses comme le chant, la danse et les cris.
  • Envisager l’utilisation de filtres HEPA dans le système de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) pour réduire les particules dans l’air susceptibles de transporter des virus ou des bactéries.
  • Augmenter la quantité d’air extérieur aspiré dans votre système de CVC, afin de réduire la recirculation de l’air « vicié ».
  • Placer des systèmes de filtration d’air portables dans tout le bâtiment.
  • Ouvrir les fenêtres et les portes lorsque la sécurité des occupants n’est pas menacée et que c’est sans effet sur le système de CVC.
  • Installer des moustiquaires pour pouvoir ouvrir les fenêtres et les portes sans risque d’intrusion de parasites (par exemple, des mouches).
  • Augmenter le taux d’humidité de votre environnement.

Conclusion

L’utilisation d’un capteur de CO2 permet d’identifier trois types de risque :

  1. Celui des effets négatifs de l’exposition au CO2.
  2. Celui de l’accumulation d’autres polluants dans un espace mal ventilé.
  3. Celui de se trouver dans un espace mal ventilé pendant la pandémie de COVID‑19. De nombreux facteurs doivent être pris en compte lorsqu’un niveau de CO2 élevé (ou faible) est enregistré.

De plus, il faut interpréter ces données avec prudence. Il existe des moyens simples et efficaces d’améliorer la ventilation, mais l’amélioration de la ventilation seule ne suffit pas à freiner la propagation des maladies respiratoires (comme la COVID-19) ou à diminuer les risques. Voici d’autres stratégies importantes pour réduire la propagation de la COVID-19 :

  • la vaccination;
  • le port du masque;
  • le maintien de la distance physique avec les autres;
  • une bonne routine d’hygiène des mains.

Cette fiche d’information a été adaptée de « CO2 Monitoring for Indoor Air Quality », préparée par le service de santé publique de Peterborough, et est utilisée avec l’aimable autorisation de la bibliothèque publique de Peterborough, sous licence Creative Commons BY-NC 4.0.